Ostéomalacie : mode de révélation rare de la maladie cœliaque de l’adulte, à propos de 9 cas - 19/12/20
Résumé |
Introduction |
La maladie cœliaque (MC) est de diagnostic difficile chez l’adulte. Elle est d’un grand polymorphisme, souvent découverte à l’occasion de ses complications liées au syndrome de malabsorption dont l’ostéomalacie. L’objectif de cette étude était de décrire les caractéristiques cliniques, biologiques et radiologiques des patients chez qui le diagnostic d’ostéomalacie a fait découvrir la MC.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective, descriptive, incluant les patients hospitalisés au service de rhumatologie entre 1999 et 2020, chez qui une ostéomalacie a révélé le diagnostic de MC. Les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, biologiques et radiologiques ont été analysées.
Résultats |
Nous avons colligé 9 patients. Ils étaient tous de sexe féminin. La moyenne d’âge était 37,44±11,4 ans. La durée moyenne d’évolution des symptômes était 10,88±6,31 mois. Des douleurs osseuses et des arthro-myalgies de la ceinture pelvienne étaient rapportés dans 77,8 % des cas. Des difficultés à la marche dans 66,7 % des cas et des poly arthralgies dans 12,5 % cas. Une fracture était le motif de consultation dans 33,3 % des cas. Des diarrhées étaient retrouvées à l’interrogatoire lors du diagnostic dans 33,3 % des cas. L’examen physique avait retrouvé chez 2 patientes une marche dandinante et un déficit musculaire proximal était constaté chez une patiente. Sur le plan biologique, l’hypocalciurie, l’hypophosphorémie et l’élévation des PAL étaient constantes. Une hypocalcémie était retrouvée dans 88,9 % des cas. Une anémie ferriprive était notée chez 8 patientes, une hypocholestérolémie et une hypoalbuminémie chez 3 patientes. Le dosage de la vitamine D était effondré dans tous les cas avec une moyenne de 6±2,82ng/L. Les anticorps anti-gliadine, anti-endomysium, et anti-transglutaminase étaient positifs dans 66,7 % des cas. Les radiographies standards ont montré une déminéralisation osseuse diffuse chez 8 patientes et des stries de Looser-Milkman chez 2 patientes au niveau du bassin et des côtes. La mesure de la densité minérale osseuse par absorptiomètre biphotonique à rayon X avait montré une baisse par rapport à l’âge avec une moyenne du T score au site vertébral de −4,1±1,47 DS et une moyenne au site fémoral de −3,84±1,5 DS. La scintigraphie osseuse pratiquée chez 6 patientes avait montré dans 4 cas des foyers d’hyperfixations au niveau des côtes, du bassin et du sternum, et dans 2 cas, un aspect de superscan métabolique. La biopsie duodénale a confirmé le diagnostic de MC en montrant une atrophie villositaire totale ou sub-totale. Toutes les patientes avaient bénéficié d’une éducation thérapeutique sur le régime sans gluten à vie et d’une supplémentation en vitamine D et calcium.
Discussion |
L’ostéomalacie est une maladie métabolique peu fréquente qui touche tout le squelette. L’étiologie carentielle est la plus fréquente. L’ostéomalacie peu révéler parfois une MC méconnue de l’adulte. Les signes cliniques sont non spécifiques et la biologie confirme l’ostéomalacie. La recherche étiologique redresse le diagnostic de MC et amène souvent à la réalisation des biopsies duodénales confirmant l’atrophie villositaire. Lorsque l’ostéomalacie est connue, la scintigraphie osseuse n’a pas d’intérêt majeur. Elle peut toutefois mettre en évidence les multiples fractures squelettiques qui sont parfois asymptomatiques. L’aspect de superscan métabolique pose le diagnostic différentiel avec les autres ostéopathies raréfiantes bénignes. Le traitement repose sur le régime sans gluten et la supplémentation vitaminocalcique.
Conclusion |
La MC doit être évoquée devant des signes de malabsorption cliniques ou biologiques afin d’éviter les complications graves comme l’ostéomalacie et afin d’instaure rapidement un régime sans gluten.
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Vol 41 - N° S
P. A201-A202 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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